
Cambium Liber
Exposition collective au Doc! à Paris
du 21 mars au 5 avril
les artistes : Socheata Aing, Alexis Chrun, Kim Doan Quoc, Manon Ficuciello, Juliette Liou, ALexandre-Takuya Kato, Thiên-Ngoc Ngô-Rioufol
photographies d'exposition : Tony Trichanh et Héléna Delamarre
L'exposition "Cambium Liber" explore la résilience et la transformation après un traumatisme, inspirée par la capacité des forêts à se régénérer après un incendie. Sept artistes, dont les trajectoires se croisent entre la France, l'Asie du Sud-Est et l'Asie de l'Est, y présentent des œuvres variées : performances, vidéos, installations et sculptures.
Après l’incendie, il faut se garder de croire que les traumatismes du feu sont insurmontables aux forêts, ou que ce qui meurt ne sera plus jamais. La mort participe à la forêt des signes que nous habitons et constitue cet autre angle du réel qui a beaucoup à dire des événements, et des mondes possibles. Certaines forêts calcinées constituent une réserve dont dépendent encore des organismes survivants : ils se lovent auprès des arbres ayant éprouvé les brûlures, cohabitent et participent à re-dynamiser la germination. Des arbres gardent en leur sève la mémoire des traumatismes de leurs ancêtres pour mieux se préparer à résister.
C’est ce que promet le cambium, cette couche aux fonctions régénératrices préservée derrière la partie externe brûlée des arbres. Du latin cambiare, changer, le cambium présente une plasticité d’adaptation : en modifiant en permanence les propriétés du bois qu’il forme, il permet à l’arbre de s’adapter à la plupart des contraintes de son environnement immédiat. Pour cela, le cambium stimule du liber, en latin livre, cette nouvelle strate en forme feuilletée dans laquelle la sève va pouvoir de nouveau circuler malgré l’incendie.
Tout comme la forêt qui, après l’incendie, repousse, change, stimulant de l’écorce comme de livres, de récits et de témoignages, l’exposition Cambium Liber présente sept artistes rassemblé·e·s là où se joue la transformation de la mémoire et du savoir. Des narrations prennent le relais, fraient une voie à la sève vers la connaissance. Il y a les archives du sensible, de l’amour, des familles et des empires. Des documents comme des feuilles, des images comme des cendres prêtes à nourrir des nouveaux imaginaires, des mues comme le spectre d’une flore en mouvement, chamboulée et chargée d’espoir.
[...]
Si l’exposition Cambium Liber était un livre, le résumé décrirait une histoire où 7 artistes arrivent dans une forêt ayant survécu à un incendie il y a quelques années. Après avoir passé du temps à l’aider à repousser, puis à se construire de nouveaux abris, iels tentent de rallumer un feu pendant l’hiver. Quelques pages vides demeurent à la fin du livre.
Texte de Manon Ficuciello
Programmation de l'exposition :
21 mars - vernissage : performance Entre nous la cataracte de Manon Ficuciello
29 mars - Table ronde : Quelle place pour l’écologie décoloniale dans l’art ?
avec Chris Cyrille, Léa Dang, Manon Ficuciello, Ludovic Nino et Maxime Séchaud Do Dang
Modération par Kim Doan Quoc
4 avril - club lecture
avec Kianuë Tran Kiêu, Gil Lekh, Carlota Sandoval Lizarralde, Maeline Li, Vidya Narine, Margot Nguyen, Yen Linh Tham, Lou Eve, Jean-Baptiste Phou, Delphine Lam Lewandowski, Tony Trichanh, Camille Kingué, Linh-Lan Dao, PJ Horny, Fang Dong Sasaki, Hoang Ngoc Linh Truong, Clément Thanh Danh Lê, Joseph Kai, Audrey Couppé de Kermadec, Yasmine El Amri, Hoàng Phan Bigotte





















